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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 16:46
A propos de l'existence d'une communauté historique tutsie au Congo

A propos de l'existence d'une communauté historique tutsie au Congo

Mon cher Robert,
Chers tous.

Puis-je vous prier de prendre connaissance et, le cas échéant, en considération, le mail ci-dessous que j'ai adressé récemment à Basile Diatezwa.
Dans cette production littéraire, je tente, sans être sûr d'y être parvenu, de démolir complètement la thèse, soutenue par Basile Diatezwa sur l'existence d'une communauté tutsie au Congo.

Admettre cette idée, c'est reconnaître que les Tutsis possèdent des terres historiques et ancestrales au Congo. C'est aussi affirmer la présence des Tutsis sur le territoire de l'Etat indépendant du Congo , EIC, ancêtre en droite ligne de la République démocratique du Congo d'aujourd'hui et dont la reconnaissance par une quinzaine de puissances métropolitaines européennes fut actée à la conférence internationale de Berlin clôturée le 26 février 1885. Pour moi, le 26 février 1885 c'est la seule date, malheureusement oubliée, de la naissance de notre pays.

Bonne lecture.



Cher Monsieur Diatezwa,

L'histoire a beau ne pas être une science exacte, ce n'est pas une raison pour la faire mentir. Avec une mâle assurance et sans la moindre vergogne, vous osez affirmer dans le mail ci-dessous datant de 2009, je cite: "qu'il existait bien une communauté tutsie au Congo dans l'espace attribué à Léopold II en 1885" (c'est moi qui souligne). Je m'insris en faux, frontalement, contre une telle aberration historique et ethnique.

Dictée par la mauvaise foi, à moins qu'il ne s'agisse du fruit d'une profonde ignorance tant du passé du Rwanda que de celui du Congo, votre aphorisme revient en réalité à travestir non seulement la vérité historique, mais également à parasiter la logique des faits bruts.

Pour votre malheur, je figure parmi ceux des Congolais " qui nient" comme vous l'écrivez, ce que vous avez l'outrecuidance de qualifier de "vérité historique" alors qu'il s'agit, de toute évidence, d'une tentative mal adroite mise au service d'une stratégie d'affabulation et de contrevérité systématique dont la culture tutsie est coutumière. Si je ne m'abuse, il doit exister un terme en kinyarwanda, quelque chose comme ubwenge, pour désigner cette répugnante pratique à laquelle les membres de cette ethnie recourent spontanément.

Mais quelles que fussent les raisons qui vous amenèrent à prendre de telles libertés avec la vérité historique, j'éprouve un plaisir jubilatoire à contrer votre affirmation à la fois mensongère et gratuite car, n'étant étayée par aucune preuve ni aucun procédé de raisonnement susceptible d'emporter la conviction. Je vais donc procéder à la rectification, tant des points de vue logique, historique que linguistique, des faits que vous avez délibérément tordus et falsifiés.
Le Rwanda, comme entité étatique, est une création des Hutus et sa naissance remonte à la fin du 16e et au début du 17e siècle soit, plus de 200 ans avant la reconnaissance internationale accordée aux titres de propriété brandis Le 26 février 1885, il y a de cela 135 ans, par le baron de Lambermont, délégué du roi Léopold 2 à la conférence internationale de Berlin.Cette année-là, ce mois et ce jour-là, les documents "juridiques" (il s'était agi de quelque 800 "traités de cession de souveraineté " arrachés par le Gallois Henri Morton Stanley à des rois, des empereurs , des propriétaires des terres et des chefs traditionnels bantous ne sachant ni lire, ni écrire et qui étaient installés depuis des millénaires dans le bassin de l'immense cours d'eau qui porte aujourd'hui le nom de fleuve Congo.

Pour souligner le caractère ubuesque et absurde de l'acte posé lors de la reconnaissance internationale de l'EIC, il convient de rappeler que les fameuses "pièces juridiques" exhibées par le baron de Lambermont aux délégués de 14 puissances coloniales européennes avaient été rédigées en langue anglaise et paraphées littéralement avec de l'encre de sang, grâce à une entaille pratiquée sur le pouce; par des signataires indigènes parfaitement analphabètes, ne parlant et ne comprenant pas un traître mot de la langue de Shakespeare. A tout hasard, je signale aussi que le sang constitue une monnaie spirituelle, seul numéraire capable d'effacer n'importe quelle dette sur notre planète.

Léopold 2 se retrouva ainsi propriétaire d'un immense domaine foncier situé au cœur de l'Afrique et couvrant près de deux millions et demi de km². Quoi qu'il en soit, c'est ainsi que, le 26 février 1885, à Berlin, capitale de l'Allemagne du chancelier Otto Von Bismarck, au numéro 65 de la Willhelmstrasse, siège de la chancellerie allemande naquit, sous le statut juridique éphémère de propriété privée de Léopold 2, deuxième roi des Belges l'EIC, État indépendant du Congo, ancêtre en droite ligne de la République démocratique du Congo d'aujourd'hui.

Ne pas tenir compte du facteur temps et négliger l'antériorité de la naissance du Rwanda par rapport à celle de l'EIC, c'est assurément prendre le risque de s'égarer dans les méandres de l'histoire. C'est exactement le fâcheux contretemps qui vous est arrivé. Mais ce n'est pas tout.

Le Rwanda devint une colonie allemande et donc une propriété étatique, c'est-à-dire collective; des décennies avant la reconnaissance internationale et l'attribution de l'Etat indépendant du Congo, comme bien privé, au roi Léopold 2 le 26 février 1885. En d'autres termes, les trois communautés ethniques installées au Rwanda, à savoir 84% de Hutus, 15% de Tutsis et 1% de Twas (Pygmées) devinrent des sujets de l'Allemagne bien des années avant que les indigènes congolais perdent leurs anciennes identités, leurs terres, leurs droits et leurs libertés pour se retrouver du jour au lendemain les sujets du roi Léopold 2 par le biais de son EIC.

Assurément, c'est une deuxième différence de taille dont il faut absolument tenir en compte si on veut "pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages" en leur racontant des bobards enfantins. Pour défendre avec succès la thèse hasardeuse de l'existence de Tutsis congolais en 1885, il faudrait auparavant envisager l'hypothèse selon laquelle l'Allemagne a accepté d'aliéner une bonne partie de la population de sa colonie rwandaise, les Tutsis plus précisément, en faveur d'un monarque étranger, en l'occurrence le roi Léopold 2. Impossible. Pour justifier l'attaque de la Pologne par ses troupes en 1939, Adolphe Hitler évoqua le droit de Berlin de protéger la minorité germanique installée en Silésie.

Si, comme vous le prétendez, des Tutsis étaient installés en 1885 sur le territoire de l'EIC conquis manu militari par Henri Morton Stanley pour le compte de Léopold 2, cela reviendrait à admettre que l'Allemagne et le chancelier Otto Von Bismarck ont laissé ce Gallois massacrer des populations d'une ethnie rwandaise, les Tutsis plus précisément et donc des sujets allemands avant de s'emparer de leurs terres pour les annexer au territoire de l'Etat indépendant du Congo. Aberrant, n'est-il pas ?

C'est d'autant plus absurde d'oser affirmer une telle crasse que l'Allemagne de la fin du 19e siècle était réputée comme une redoutable puissance militaire, surtout après avoir écrasé les troupes françaises lors de la bataille de Sedan en 1875. Pourquoi un pays qui inspirait tant d'épouvante à ses voisins aurait-il laissé un homme seul, fut-il un roi, massacrer des populations installées, certes, dans un territoire étranger mais faisant partie des habitants de sa colonie ? Et surtout, pourquoi l'Allemagne de Bismarck aurait-il regardé, sans broncher, le roi Léopold 2 s'emparer de terres tutsies sur le territoire de l'EIC ?. A moins de décréter, contre tout bon sens, que mes questions manquent de pertinence, il vous faudra rapidement y répondre avant que vos oreilles ne s'allongent comme celles d'un âne.

Le processus de formation des colonies européennes d'Afrique se déroula partout de la même façon à savoir, à la pointe du fusil, par des conquêtes militaires. Mais contrairement à toutes les autres possessions coloniales européennes, les 2.345.000 km² de superficie de l’État indépendant du Congo furent obtenus par addition, par annexion, et non pas par division. Ce fut, en effet, le résultat de la fusion des terres ayant appartenu aux anciennes formations étatiques administrées par les ancêtres des Bantous congolais d'aujourd'hui à savoir, à une quinzaine d'empires et de royaumes indigènes ainsi qu'à quelques centaines de communautés traditionnelles. Les uns et les autres avaient essuyé des défaites militaires irrémédiables lors des campagnes menées par Henri Morton Stanley au début du dernier quart du 19e siècle. A tout hasard, je vous signale que le Gallois ne commit pas l'imprudence mortelle de mettre ses pieds au Rwanda, à l'époque déjà colonie allemande. Et pour cause ! Il en aurait été promptement chassé par l'armée coloniale allemande avec, en prime, de grands coups de bottes dans son derrière !

D'autre part, il se fait que ni sur la carte ethnographique de l'EIC, visible au musée de Tervuren dans la proche banlieue de Bruxelles, ni sur la liste des noms des autorités impériales et des monarques indigènes vaincus auparavant par le Gallois à partir d'octobre 1876 ne figure l'identité d'un seul mwami ou empereur tutsi. Pas un seul. Si, comme vous l'affirmez, les membres de cette communauté ethnique avaient effectivement vécu et étaient installés sur le territoire de l'EIC de Léopold 2 en 1885, ils auraient été combattus et vaincus par l'armée de Stanley. Dans le même temps, les noms de leurs bamis ou empereurs défaits militairement auraient dû figurer sur le tableau de chasse du conquérant gallois et émissaire du roi des Belges. Forcément. Or, ce n'est pas le cas. Pas un seul nom d'empereur ou autre autorité tutsis n'est mentionné sur la liste des conquêtes militaires ni sur la carte ethnographique de l'EIC. De cette absence, on ne peut déduire qu'une seule conclusion. Je vous laisse cette tâche.

Mais encore.

Toutes les ethnies bantoues congolaises d'hier et d'aujourd'hui, sans aucune exception, se distinguent par une triple appartenance unitaire : leur identité collective se confond non seulement avec l'idiome utilisé par les membres de leur communauté respective, mais aussi par l'appellation du territoire sur lequel leurs populations sont installées . Sur la carte ethnographique des peuples indigènes vaincus par Stanley notamment au cours de sa première et sanglante odyssée de traversée du centre de l'Afrique d'Est vers l'Ouest, d'octobre 1876 à août 1879; carte dressée par les experts géographes et ethnographes de l'EIC, on peut lire Utetela, Uyansi, Uyaka, Uteke, etc., termes signifiant terres des Tetela, des Yansi et des Teke, etc. Il se fait que ces mêmes vocables, en plus d'indiquer les noms des territoires, désignent non seulement l'identité collective de leurs habitants respectifs, mais aussi les dialectes parlés par les membres de ces différentes communautés ethniques.

Pour votre malheur et pour vous confondre une fois de plus, il est de notoriété historique que le "kitutsi" n'est même pas une langue utilisée au Rwanda. Comment, dès lors, voulez-vous que ce terme puisse désigner un idiome parlé par une quelconque population installée sur le territoire de l'EIC de naguère et de la république démocratique du Congo d'aujourd'hui ? Si donc, le "kitutsi" n'est pas un dialecte et s'il est inconnu au Congo, il ne peut en aucune façon exister des "Tutsis congolais". CQFD (ce qu'il fallait démontrer).

Je poursuis la démonstration de l'inanité de vos affirmations relatives à l'existence de "Tutsis congolais" en 1885

Lorsque l'Allemagne perdit la Première Guerre mondiale de 1914-18, ce pays perdit en même temps l'ensemble de ses possessions coloniales africaines, y compris le Rwanda, mais aussi l'Urundi (le Burundi d'aujourd'hui), le Tanganyika (la Tanzanie d'aujourd'hui) la Namibie ( qui porta jadis le nom de Sud-ouest africain), mais également le Cameroun, le Togo et le Ghana qui furent partagés entre ses vainqueurs à savoir, la France et l'Angleterre.
Sauf le Rwanda et le Burundi.
Sans doute en raison de la petitesse de leurs territoires, ces deux anciennes colonies allemandes furent données en mandat à la Belgique en 1919, par la SDN, la Société des Nations, ancêtre de l'ONU. Mais six ans avant l'éclatement de la Première Guerre mondiale, depuis le 15 novembre 1908, le roi Léopold Léopold avait lui aussi perdu son EIC,mais pour cause de dettes et d'insolvabilité.

Répondant désormais à l'appellation de Congo belge, l'ancien EIC, comme plus tard le Rwanda et l'Urundi, vit sa gestion confiée au même royaume de Belgique. C'est alors que, pour des besoins d'efficacité dans l'administration de ces trois formations étatiques fut créée une entité associative dénommée Congo belge et Rwanda-Urundi. Je répète: Congo belge et Rwanda-Urundi et non pas Congo et Rwanda-Urundi belges. La différence ici, n'est pas seulement sémantique. Elle est aussi juridique et politique. Le Rwanda et le Burundi ne furent pas des colonies belges. Seul, le Congo le fut.
Du reste, une des clauses formelles du mandat cédé à la Belgique stipulait, en des termes spécifiques et sans équivoque le principe de séparation des populations et des terres des trois pays dont la gestion venait de lui être confiée. Durant les 52 ans de la colonisation du Congo par le Belgique(du 15 novembre 1908 à la veille de l'indépendance du Congo le 30 juin 1960), les terres ainsi que les populations rwandaises et burundaises ,qu'il s'agisse des Hutus majoritaires, des Tutsis minoritaires ou des Pygmées ne furent jamais mélangés avec celles du Congo et des populations indigènes congolaises. Et lorsque fut instituée la MIB, Mission d'immigration belge au Congo et que des vagues de populations rwandaises et burundaises, quatre en tout, hutus et tutsis confondus, immigrèrent officiellement à partir de 1935 au Congo pour y travailler dans les mines, les usines, les plantations ou dans l'administration, chaque immigrant conserva son appartenance ethnique et son identité nationale.
Pendant la même période, il y eut aussi, bien sûr, des vagues d'immigration clandestine dont la dernière intervint en 1997 sous le drapeau de l'AFDL. Parmi ceux des Tutsis rwandais qui, cette année-là, se retrouvèrent à Kinshasa à la suite des violations des frontières congolaises et d'actes immigrations aussi bien illégales que clandestines figurait un certain Joseph Kabila, de son vrai nom Hippolyte Kanambe.

Lorsque l'heure des indépendances des pays africains sonna à l'horloge de l'Histoire à partir de la décennie 1960. le Congo, le Rwanda et le Burundi se séparèrent pour accéder à la souveraineté internationale chacun selon ses propres modalités, à sa propre date et non pas le même jour.
Il ne peut pas exister de Tutsis congolais parce que les membres de cette ethnie, descendants de pasteurs nomades venus des hauts plateaux d'Abyssinie au 17e siècle et, à la recherche de verts pâturages pour leurs troupeaux de bovins, installés depuis lors dans la sous-région des grands lacs africains ne possèdent pas de terres historiques et ancestrales sur le territoire congolais. Par contre, ils se sédentarisèrent aussitôt en Ouganda, au Rwanda et au Burundi où, à force de ruse, de trahison et de duplicité, ils s'emparèrent des commandes du pouvoir politique détenues jusqu'alors par les Hutus. Pour arriver à leurs fins, ils usèrent de toutes les stratégies de cruauté et de cynisme dont l'être humain est capable.

C'est ainsi, par exemple, que tous les martyrs ougandais comme Kizito, Luanga et compagnie au 19e siècle se recrutèrent exclusivement dans les rangs des Hutus. Pour prendre le cas du Congo, au sein des FARDC sont infiltrés pas moins de 354 officiers rwandais, tous des Tutsis. Parmi eux ne figure pas un seul Hutu.Et pour vous donner une vague idée de la bestialité et des horreurs dont les Tutsis sont capables, je vous informe que dans les villages des deux provinces du Kivu disséminés sur les territoires de Masisi, de Walikale, de Rutshuru, mais aussi à Fizi-Baraka et tout le long de l'axe Beni-Lubero, des jeunes garçons bantous congolais âgés d'à peine 15 ans furent, par centaines et par milliers, précipités vivants, par les les milices tutsies CNCDP de Nkundabatware et M23 de N'taganda dans des fosses septiques où ils périrent noyés dans des excréments humains. Et les fosses communes, dont celle de Maluku où plus de 420 corps d'individus abattus dans les quartiers de Kinshasa furent inhumés, entassés et empilés vaille que vaille comme du bois de chauffage. Dites-moi, mon cher Diatezwa, si on déplora jamais pareilles abominations dans l'histoire de l'humanité .

J'arrête ici mon entreprise de démolition et de démantèlement de votre thèse concernant l'existence de Tutsis congolais depuis 1885. A l'époque, il n'en existait pas. Par quel prodige, si ce n'est pas par la force des armes et le génocide planifié et programmé des Bantous congolais devrait-il en exister aujourd'hui?

Je vous souhaite une excellente lecture de la présente et modeste démonstration.

Cordialement vôtre.

Dieudonné Kwebe-Kimpele




To: clubwalco-AC@yahoogroupes.fr; lecridesopprimes@yahoogroupes.fr

From: diatezwabasile@yahoo.fr
Date: Wed, 22 Jul 2009 13:30:01 +0000
Subject: Re : [lecridesopprimes] à propos de documents sur l'Est du Congo

Cher Monsieur Guy,

la publication du document sur les habitants de l'Etat Indépendant du Congo a pour simple but de montrer qu'il existait bien une communauté Tutsi au Congo dans l'espace attribué à Léopold II en 1885 car il y a des Congolais qui nient cette vérité historique ; ce n’est pas pour faire de la propagande du CNDP car mes convictions sont antérieures à la création de ce mouvement ! Cela dit, votre insinuation sur ma fonction dans ce mouvement visait à me diaboliser surtout que vous affirmez le mauvais usage de ce bon document !

Nous savons qu’il y a eu des transplantés, des réfugiés de 59 et des clandestins ; malheureusement depuis l’indépendance, l’Etat se montre incapable pour des solutions humainement et politiquement acceptables ! Dans cette confusion sur la problématique Banyarwanda, je ne connais pas un spécialiste belge du Congo qui s’est donné la peine d’éclairer l’opinion congolaise afin d’apaiser les esprits. Je lis toutes vos publications sur la crise à l’Est ; malheureusement, je suis arrivé à la conclusion que vous êtes parmi ceux qui distillent des idées confusionnistes animant le chaos au Congo. Vous êtes libres dans votre perception des problèmes politiques du Congo, mais je me donne ce droit de porter un jugement sur certaines de vos dérives néfastes pour l’avenir de mon pays. Je vis en Belgique depuis 27 ans, je ne permets pas de prendre partie dans vos problèmes communautaires. La construction d’une nation est un long processus autonome et non extraverti…

Salutations distinguées

OBD



--- En date de : Mer 22.7.09, Guy De Boeck <guydeboeck@gmail.com> a écrit :


De: Guy De Boeck <guydeboeck@gmail.com>
Objet: [lecridesopprimes] à propos de documents sur l'Est du Congo
À: clubwalco-AC@yahoogroupes.fr
Date: Mercredi 22 Juillet 2009, 14h42

Les forums n’étant possibles que si l’on fait preuve d’autodiscipline, il est d’usage d’y faire preuve de retenue. Donc, ne tenant pas à faire tomber Club Walco dans l’injure et l’invective, je me contenterai de dire à Mr. Diatezwa qu’il commence à me les briser menu !

Je ne doute pas qu’au Carnaval, il doit se déguiser en Méphistophélès, avec queue rouge, barbe et fourche, tant il vit autour de lui de gens qui cherchent à le « diaboliser ». Je suis le denier coupable en date, semble-t-il, pour avoir parlé de lui comme « représentant du CNDP », alors qu’il a signé de multiples communiqués en cette qualité, et a même participé, comme tel, à une conférence de presse qui fut retentissante surtout par l’ampleur de la contre-manifestatio n qu’elle provoqua et le déploiement de forces de police dont cela fut la cause.

La seule raison pou laquelle j’ai usé de cette périphrase afin de le désigner, c’est que le message de lui, que je cite en page 2 de mon texte, n’était signé que d’initiales et que je ne voulais pas désigner en toutes lettres quelqu’un à qui il n’avait pas paru opportun de le faire lui-même. Et je ne pensais, en lui donnant ce titre, ni à l’insulter ni à le « diaboliser ».

Je crois que personne n’aura été surpris d’appendre que j’ai été autrefois membre du « Comité Zaïre ». C’est d’autant plus de notoriété publique que j’étais, avec Philippe Borel et Paul Janssens, l’un des porte-paroles du CZ. ET je ne ferai pas à Mr. Diatezwa la blague de lui faire manger sa propre cuisine en l’accusant de me « diaboliser » puisque, comme je l’ai fait pour lui au sujet du CNDP, il me donne un titre qui fut le mien !

Je n’ai pas eu, à l’époque, le loisir de faire très ample connaissance avec lui. Il ne faut pas y voir une réserve de ma part ou une marque de méfiance. Il se fait que la division parmi les Congolais était, à l’époque, déjà grande et que des précautions de sécurité s’imposaient, ce qui nous avait mené à travaille par « groupes de contact », deux ou trois membres du CZ rencontrant sans cesse le même groupe congolais. Le hasard de la répartition des tâches ne m’avait pas mis parmi les interlocuteurs habituels de Mr. Diatezwa et de ses amis de l’époque.

Il est non moins exact qu’après quelques temps d’existence de CongoForum, il m’a demandé un rendez-vous que je lui ai accordé. Je n’y ai repoussé aucune proposition de sa part pour l’excellente raison qu’il ne m’en a fait aucune. Il me semble d’ailleurs qu’il n’a aucun besoin de moi, ni de CongoForum pour inonder Internet de ses informations !

Pour en venir quand même au fond du débat, que me reproche-t-il ?

C’est, semble-t-il d’avoir indiqué le sens véritable d’un document qui se réfère à l’EIC, dont les frontières n’étaient pas, dans la région des Grands Lacs celles de la RDC actuelle. Monsieur Diatezwa claironne que j’ai reconnu l’authenticité de son document. Bien sûr ! Le problème est ailleurs. C’est que ce document et singulièrement les photos qu’il contient pale d’un Etat Indépendant du Congo qui englobait une partie notable du Rwanda et comportait donc fatalement une proportion de rwandophones bien supérieure à ce que peut être la réalité actuelle.

Il a dû s’apercevoir que ce que j’avais fait ne paraissait pas suffisamment « diabolique »aussi, appliquant le célèbre « donnez-moi dix lignes d’un auteur et je le ferai pendre », a-t-il été y mélanger des considérations extraites d’un autre texte de ma plume, où mon visage satanique et mon rictus hideux de haine doivent être, d’après lui, mieux visibles. Ce texte est un peu dépassé car il a été écrit à une époque où se posait la question de trouver des preuves de l’implication du Rwanda dans les événements de l’Est congolais et l’on en a eu, depuis lors, des preuves matérielles qui rendent inutiles le genre de preuves indirectes auxquelles j’avais eu recours. Les faits m’ont, là aussi, donné raison, comme qui désire s’en rendre compte peut le faie en lisant le texte complet, que je remets ici en annexe.

Congolais de part en part !...

La violence sexuelle est une arme de guerre redoutable dans l’Est du Congo entretenue avec perfidie inexorablement à l’interne et à l’externe dans l’impunité abjecte.

Nous ne le disons pas seul et d’autres en parlent tout autant. « Dans le cadre de mon mandat, qui concerne la violence contre les femmes, la situation dans les deux Kivus [sic] est la pire des crises que j’aie rencontrées jusqu’ici [sic] ».

C'est ce qu’affirme avec force Madame Ertürk, rapporteur spécial du Conseil des Droits de l’homme des Nations unies lors d’une conférence de presse à Kinshasa le 27 juillet 2007, après avoir visité les provinces de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Mme Hillary Clinton en a observétout autant (2009). Et elle en déclara dans son ouvrage aux souvenirs comme ancienne secrétaire d'État Américain ceci « Kabila en est distrait !...»

Bref et Mme Etürk de conclure que : « le phénomène n’est pas nouveau : l’ONU multiplie les déclarations depuis dix ans et les ONG internationales rédigent rapports et alertes repris plus ou moins régulièrement par les médias [1] [1] Concernant les violences faites aux femmes dans les.... Pourtant la situation ne s’améliore pas [sic], les violences sexuelles ne diminuent en aucune manière et l’impunité [sic] en la matière reste quasi-totale [sic].» Cf. Véronique Moufflet, Le paradigme du viol comme arme de guerre à l’Est de la République démocratique du Congo, à travers le lien suivant : http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2008-3-page-119.htm !

C’est devenu un fait banal dans les kivus sinon au Congo Ex-Zaïre !

Violenter sexuellement une petite fille congolaise, sa sœur, sa mère (maman), sa tante, sa grand-mère etc. Le fait passe être naturel aujourd’hui ! Le fait est banalisé du moins du monde ! Et c'est pas tout !

Concomitamment, la violence sexuelle, dans cette partie du Congo, ne se limite pas à la femme !

Loin delà ! Elle atteint le petit-garçon, l’adolescent, le grand-frère, le père, les grands-parents, etc. Elle touche donc l’homme congolais, dans son ensemble.

Et aidez-nous à comprendre le fait !

En effet Mme Etürk précise le fait dans l’Est du Congo et dans les moindres détails :

« […] Il s’agit d’une utilisation systématique du viol par un groupe armé [sic]sur une population civile [sic]. Ici, il n’est plus question d’un « à côté de la guerre », d’un « dommage collatéral » ou d’une « distraction » pour la soldatesque mais bien d’une technique destinée à frapper la population ennemie [sic]. Le nombre des victimes est massif [sic], des populations entières sont touchées [sic] : ainsi, toutes les femmes de tous les villages d’une zone donnée sont violées [sic]. L’agression elle-même change également de forme et correspond à un schéma récurrent : les viols sont presque toujours collectifs [sic], incluent de manière répétée les vieilles femmes [sic] et les enfants [sic] ; les frères [sic] ou les pères [sic] sont forcés d’assister [sic] ou même de participer [sic]. »

« L’ensemble des jeunes filles d’un village ou d’un car sont kidnappées et gardées comme esclaves sexuelles [sic] dans les campements des milices avant d’être abandonnées mortes ou vives dans une fosse [sic]. »

Á l’instar d’un monitoring, - Mme Etürk conclue sans ambages sur le viol à l’Est du Congo :

« Le but, conscientisé ou non, est de détruire les réseaux familiaux [sic],d’annihiler les réseaux de solidarité fondamentaux [sic], et de rendre impossible la reproduction d’une certaine population [sic] et donc l’existence même du groupe visé [sic]. En effet, beaucoup de femmes violées dans ces conditions se retrouvent stériles [sic]. D’autre part, les enfants issus des viols[sic], forcément ethniquement mixtes [sic], lorsqu’ils ne sont pas abandonnés[sic] ou tués [sic], sont exclus [sic] de la communauté ainsi que leur mère [sic]. Enfin, les jeunes filles [sic], largement touchées par les agressions sexuelles [sic], y perdent leur virginité [sic] et ne sont plus « mariables » [sic] selon les codes culturels habituels [sic]. Tous les habitus assurant la reproduction de la communauté sont ainsi fragilisés [sic] et mis en danger [sic]. » Idem.

Y a-t-il un commentaire à faire ?

Au strict, le résumé du commentaire,- est dans le titre et l’introduction de l’article de la presse ci-dessous, qui révèle comment la femme congolaise est atomisée par son violeur interne : lisez les éléments en uniforme de la FARDC et PNC : cest-à-dire les militaires et policiers Congolais, sous la direction de J. Kabila, commandant suprême des Forces armées et de la police au Congo !

« […] Des femmes et filles, victimes de violences sexuelles de la part des éléments de Fardc et des agents de la Police nationale congolaise, qui craignent d’affronter leurs bourreaux devant la justice militaire, ne cessent d’implorer le soutien des organisations de défense de Droits de l’homme pour avoir un accès facile à la justice.» Cf. l’Article de la presse ci-dessous dans Le Phare, du 13 novembre 2015,- signé J.R.T. Violence sexuelles : la justice militaire lance un plaidoyer contre l’impunité dans les rangs des FARDC et de la PNC.

La femme congolaise violée est prise entre deux feux !

Elle est violée successivement par des infiltrés en provenance des pays voisins en connivence avec le pouvoir public au Congo d’une part, et d’autre part,- il y a des soldats et policiers Congolais, qui s’activent dans le domaine à cœur joie comme en témoigne Mme Etürk ! Et la situation s’inscrit dans la longue durée. Elle est devenue normale (sic) !

Et les Congolais dans leur ensemble tous pris à témoins.

Et pour tout geste de leur part, ils n’ont que la main posée sur la pommette,- et c’est tout !

Machiavélique ! Et avec un élan du mépris total. J. Kabila et son entourage de requins et autres danseurs du ventre jubilant, à Kinshasa,- loin des Kivus !

Qui dira qu’il n’a pas été informé ?

Albert


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Rubrique : Nati
on

Violences sexuelles : la justice militaire lance un plaidoyer contre l’impunité dans les rangs des FARDC et de la PNC

Des femmes et filles, victimes de violences sexuelles de la part des éléments de Fardc et des agents de la Police nationale congolaise, qui craignent d’affronter leurs bourreaux devant la justice militaire, ne cessent d’implorer le soutien des organisations de défense de Droits de l’homme pour avoir un accès facile à la justice.

Des populations démunies, qui ne peuvent honorer les « frais d’ouverture de plainte», les frais de transport pour les enquêteurs à envoyer sur le terrain, les frais de dépôt de convocation ou de mandat de comparution et autres, exigés dans les postes de police, les parquets, les cours et tribunaux militaires, se réfèrent aux activistes des Droits humains, afin que leurs difficultés d’ester en justice soient résolues. Et il y a les cas d’anciens membres de groupes armés intégrés au sein de Fardc et de la PNC, nommés à différents postes de commandement, et affectés dans les zones où ils avaient perpétré des crimes, qui côtoyent impunément et narguent leurs victimes.

En l’absence d’une justice distributive et accessible aux citoyens les plus démunis de milieux ruraux et urbains, tous ces problèmes ont creusé un fossé dans les relations entre la population, les Fardc et la PNC, qui risque d’affecter encore plus longtemps la confiance que cette population devrait avoir à leur égard.

C’est dans le souci de reconstituer ce partenariat utile pour asseoir la stabilité des institutions républicaines et renforcer la paix et la sécurité, que le Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice, vient de lancer une campagne de plaidoyer en faveur de la lutte contre l’impunité par la justice militaire.

Aux autorités nationales, le RRSSJ rappelle que les Etats généraux de la justice tenus à Kinshasa, du 27 avril au 2 mai 2015, avaient débattu de plusieurs thèmes tournant autour de toutes ces questions, et avaient abouti aux recommandations dont seuls quelques unes ont été mises en œuvre.

Des mois plus tard, il se tenait également dans la capitale, du 23 au 24 juin 2015, le Forum national pour faciliter aux personnes vulnérables l’accès à la justice dont on sait que les résolutions adoptées par les participants, devraient être intégrées dans le projet de loi sur l’assistance judiciaire.

Par ce plaidoyer du RRSSJ, la population attend de dirigeants congolais, des signaux forts pour éradiquer l’impunité, en favorisant un accès facile des populations vulnérables, à la justice. Pour ce faire, le Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et justice plaide aussi pour l’amélioration des relations civilo-militaires, selon le vœu du chef de l’Etat qui veut une armée et une police plus rassurante à notre peuple, apolitique, professionnelle et dont notre peuple sera fier et de ce dernier pourrait soutenir en tous temps et en toutes circonstances.

S’il est vrai que des efforts ont été accomplis dans ce domaine, beaucoup reste à faire. Et le RRSSJ pense qu’il faut faire davantage pour développer ce rapprochement entre la police, l’armée et la population civile, dans le cadre de la mise en œuvre du processus de la réforme du secteur de sécurité. L’éradication des antivaleurs et la lutte contre les violations de droits de l’Homme s’imposeraient comme des signaux forts que souhaite voir la population.

Le Réseau des organisations de la société civile intéressées par la réforme du secteur de sécurité et justice, invite les autorités nationales à tout mettre en œuvre et dans les limites de leurs compétences, pour améliorer les conditions socio-professionnelles des magistrats en vue de l’accès de différentes catégories de la population à la justice, soutenir et encourager la mise sur pied du groupe thématique « justice militaire », à l’instar d’autres groupes déjà opérationnels et promouvoir des journées « portes ouvertes » sur l’accès à la justice.

Ce réseau a également plaidé pour voir les instances nationales favoriser et garantir la participation des organisations de la société civile aux audiences foraines et encourager la médiatisation de certains procès, dans le but de dissuader des potentiels violateurs de droits de l’Homme au sein de la police et de l’armée. Tels sont les cas de violences sexuelles et de l’utilisation des enfants associés aux forces et groupes armés et d’autres violations de droits de l’Homme.

Par ce plaidoyer, le RRSSJ espère voir les autorités nationales prendre la mesure de la perte de la confiance entre la population, la police et l’armée, pourtant indispensable pour le renforcement de la sécurité, la restauration de l’autorité de l’Etat et la stabilité des institutions républicaines.

J.R.T.

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