October 5, 2011
Ngoy Mulunda solliciterait une prolongation de 45 jours pour la tenue de la prochaine élection présidentielle couplée aux législatives. Il en a fait la requête à l’Assemblée nationale, le 4 octobre, selon des sources proches du speaker de la chambre basse, Evariste Boshab Mabudj.
A la CENI on dément. Le fait est que la CENI est allée reconfirmer la date du 28 novembre au Palais du Peuple.
Elle n’a pas convaincu selon les députés. La CENI n’a pas été précise sur les dates. Elle s’est plutôt remise à la Cour Suprême de Justice, CSJ. Selon toute vraisemblance, on s’achemine vers une prolongation a confié un député. L’attitude côté majorité, semble corroborer cette tendance. Ici, pas un seul sou n’a été débloqué en rapport avec les gadgets et les matériels de campagne. A ce stade, en 2006, tout était fin prêt. Quant à la controversée requête, elle est à ce point embarrassante que personne n’ose l’assumer, ni du côté de la majorité ni moins encore dans les rangs de l’opposition.
Pourtant, selon les avis techniques de la CENI présentés par Ngoy Mulunda, il ne sera pas possible de tenir le délai fixé au 28 novembre prochain pour la proclamation des résultats le 6 décembre, le jour même de l fin du mandat de Joseph Kabila Kabange.
La CENI elle-même n’a fait que cristalliser l’opinion avec ses panneaux mobiles et des banderoles, élaborées dans les quatre langues nationales, qui confirment l’organisation des élections le 28 novembre 2011. Kabila a toujours abondé dans le même sens, affirmant qu’il ne sera nullement question d’un ajournement.
Etienne Tshisekedi wa Mulumba comme l’ensemble de l’opposition s’en sont aussi toujours tenus à la même date. Il était prévisible qu’ils se réservent d’appuyer la demande de la CENI. En pratique, ils ont intérêt à collaborer, à ne pas se mettre à contester la légitimité constitutionnelle de Joseph Kabila au delà du 6 décembre 2011, question d’éviter le schéma d’une éventuelle transition politique. L’idée est de favoriser, par la force des choses, juste une prolongation technique selon les besoins de la CENI, quitte à laisser le gouvernement Muzito en place.
«Une prolongation politique ne profitera qu’à Joseph Kabila qui est en perte de vitesse. Même s’il se déclare opposé à toute prolongation, en réalité, il cherche à gagner du temps», analyse un observateur averti de la politique congolaise qui prédit une cinglante défaite au camp présidentiel si jamais les tractations entre Tshisekedi, Vital Kamerhe, Léon Kengo wa Dondo et Antipas Mbusa Nyamwisi aboutissent à une «candidature commune» de l’opposition à la prochaine élection présidentielle.
Matthieu KEPA
