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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 15:29

Les déclarations de l’invasion du Kivu par les Tutsi 

 Ces tueurs tutsi comb-copie-2

 

Première déclaration:

«Lorsque nous nous sommes réunis à Kisoro (Ouganda), du 3 au 5 juin 1997, juste après notre victoire qui a conduit à la chute du dictateur Mobutu, nous avons souligné la nécessité de renforcer notre promesse en affectant nos meilleures ressources humaines dans les services qui s’occupent de la sécurité, de l’économie, des finances et de l’administration, particulièrement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu qui sont partie intégrante de notre patrie. Cette stratégie est censée faciliter notre contrôle de la République démocratique du Congo et consolider davantage notre influence dans la région des Grands Lacs […] Pendant que nous attendons vos propositions concrètes à soumettre pour approbation à la réunion qui se tiendra à Mbarara, Ouganda, du 17 au 19 juillet 1997, nous devons appeler l’ensemble de nos leaders dans la République démocratique du Congo à rester vigilants, jour et nuit, parce que Kabila est un lumumbiste. Vous savez très bien que les lumumbistes sont des nationalistes. Ils pourraient un jour se rebeller contre nous et nous chasser du Congo. Les Congolais sont comme des Hutu. Ils sont ingrats. Enfin, nous voudrions vous informer que certains de nos amis ont commencé à nous tourner le dos et à nous discréditer. Ils nous traitent de «marchands de guerre», voire de «génocidaires». Ils menacent de nous retirer leur soutien. Nous devons instamment trouver des stratégies pour traiter adéquatement cette situation…»[1]. Le document est envoyé par Emmanuel NDAHIRO, un des responsables des services secrets extérieurs du Rwanda.

 

Deuxième déclaration

Dans son livre intitulé J’ai serré la main du diable, le sénateur canadien Roméo Dallaire raconte comment Paul Kagamé devient comme fou lorsqu’il répond à la question touchant son projet de la République des volcans : «Ses yeux sont devenus comme fous, et sa voix s’est élevée de façon alarmante lorsqu’il a insisté en disant que le FPR allait imposer une hégémonie tutsi sur la région des Grands Lacs»[1].  

 

Troisième déclaration

«28. Selon des agents des renseignements, des hommes politiques et des collaborateurs du M23, le 23 mai 2012, Senkoko a organisé une réunion, avec la participation d’officiers du FRD (Forces rwandaises de défense) et 32 chefs de communauté, principalement des cadres CNDP, à Gisenyi à la résidence du membre du CNDP Gafishi Ngoboka. Senkoko s’est présenté comme un représentant de Kabarebe et a relayé le message que le gouvernement rwandais soutient le M23, dont la nouvelle guerre a pour objectif d’obtenir la sécession des deux Kivus. Après avoir montré le territoire qui devait être libéré sur une carte, il a donné l’instruction aux hommes politiques de convaincre tous les officiers rwandophones dans l’armée et opérant dans les Kivu de rejoindre le M23 et a souligné la nécessité pour le M23 de gagner plus de soutien populaire et de commencer à collecter des fonds. Selon des agents des renseignements, des hommes politiques et des collaborateurs du M23, Nziza est venu à Gisenyi et Ruhengeri à la même époque pour superviser à la fois les activités de mobilisation et les activités militaires liées au M 23»[1].

 

Quatrième déclaration:

«À l’arrivée des Blancs, le Rwanda […] s’étendait des Lacs des Lacs Rweru et Cyohoha franchissant la chaîne des volcans jusqu’au’au Lac Rwicanzige (Lac Édouard). Il s’étendait aussi de la Rusumo jusqu’aux frontière du Buhunde […]. Même la région jadis appelée Bishugi considérée aujourd’hui comme le berceau des Banyamulenge, tous les habitants de ces contrées étaient des Rwandais. Même Kayenzi et autres, situées actuellement au Zaïre, faisaient partie du Rwanda.  […] Lors de la scission en deux parties par les Blancs, ces populations de Masisi et ces Banyamulenge étaient établies là où elles sont depuis quatre cents ans. Elles sont très anciennes et plus anciennes que le Zaïre»[1].

 

L’évocation de Berlin II était pour ainsi dire une stratégie adoptée par l’aile ougandaise des réfugiés rwandais pour leur permettre de faire la jonction avec l’aile zaïroise qui, elle aussi, rivalisait d’initiatives législatives, politiques, économiques et militaires, destinées à leur assurer la domination sur les autochtones[2]. «Le Rwanda ne peut pas refuser d’accueillir les frères. Mais si le pari est de chasser ceux-là qui ont vécu dans ce pays depuis plus de quatre cents ans, […] les seuls Banyamulenge que nous accueillerons sont des enfants et les vieilles femmes.  Les autres doivent rester là-bas pour corriger et donner la leçon de savoir-vivre à ceux-là qui veulent les chasser. Celui qui dit qu’il veut vous tuer, qu’il veut vous exterminer sans raison, vous fournit automatiquement le motif d’utiliser tous les moyens possibles et imaginables que vous pourriez trouver pour que ce soit vous qui l’exterminiez afin de l’empêcher de vous nuire […].  Ce sont (les Banyamulenge) les Zaïrois qui doivent lutter contre leurs droits»[3].

 

Cinquième déclaration:

« By 1995, young Tutsi soldiers had started infiltrating Goma, armed with maps on which they drew ex-FAR positions and strategic targets. It was like MOSSAD», Bugera said, smiling proudly. These guys were good. ‘The RPF could tell you with topographical precision where all of their enemy’s troops were located», he said with admiration. It was like having GPS»[1].

 

Sixième déclaration

Un des leaders de la communauté des banyarwanda raconte comment il participait à des réunions nocturnes à la résidence  du Général Yangandawele Tembele, «Mobutu’s regional military commander, where he would  receive information regarding troop movements and political developments»[1].  En mettant à la disposition de Bugera un officier qui servirait de liaison entre Bugera et lui, le Commandant de Mobutu institutionnalisait ainsi la trahison qui avait permis au Rwanda d’envahir le Zaïre en 1996 : «Tembele, whom a UN official remembered as ‘famous for being afraid of his own soldiers’ and stealing cars from refugees, had been bribed by the Rwandans and even provided Bugera with one of his lieutenants as a liaison officer, institutionalizing his treason»[2].

 

Septième déclaration

«Les rebelles congolais, après plusieurs réclamations de la part des Rwandais, ont, en guise de récompense pour les services que les rebelles tutsi ont déjà rendus et ceux qu’ils rendront, promis aux Tutsi les territoires des Babembe, des Bavira jusqu’au Rutshuru. Tous ces territoires seront propriétés des Tutsi en cas de victoire, et ceux-ci [les Tutsi] sont d’accord avec cette proposition, ces territoires étant nécessaires à leurs besoins (élevage)»[1].

 

Huitième déclaration

S’adressant aux juristes qui, le 4 avril 1997, participaient àl'Assemblée générale de la East African Law Society,  le Président Kaguta Museveni de l’Ouganda déclarait : «Ma mission  est d'assurer que l'Érythrée, l'Éthiopie, la Somalie, le Soudan, l'Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi et le Zaïre deviennent des États fédérés au sein d'une même nation. Ce n'est pas maintenant un choix, mais une obligation, que l'Afrique de l'Est devienne une seule nation. Ou nous devenons une seule nation, ou nous périssons. Ce que Hitler fit pour unifier l’Allemagne, de même nous devrions le faire. Hitler était un type bien, mais je pense qu’il est allé un peu loin en voulant conquérir le monde entier »[1].

 

Neuvième déclaration:

Dans la lettre du 3 novembre 1972 adressée au Mwami Ndeze, chef de la collectivité de Rutshuru, Kinyoni Nsuabo, chef de la Collectivité des Barundi dans la zone d’Uvira, lui demandait «de faire une forte mobilisation auprès de [ses] administrés de souches d’origine rwandaise dans tenir compte d’ethnie tutsi et hutu pour que l’infiltration des autres soit massive» afin de leur permettre de constituer «la majorité» «Grand Mwami, la fonction que nous occupons facilitera l’inondation de notre population dans toutes les confréries du Sud et du Nord-Kivu en débordant le Kibal Ituri et la Tanganika. Lors de notre dernière réunion, il a été convenu que nos communauté sache comment déstabiliser leurs chefs autochtones en leurs divisant pour anéantir leurs actions et asservir leurs populations»[1].  

 

Dixième déclaration

Quant au rapport que Théo Muganza Ruseruka, administrateur du territoire de Minembwe, a adressé, le 20 février 2004, à Azarias Ruberwa, alors un des vice-présidents de la République, il fait état des décisions prises au cours des réunions tenues respectivement à Minembwe, le 4 décembre 2003 et à Kigali, le 6 janvier 2004. Ces décisions demandaient aux participants de procéder à «l’implantation du Territoire de Minembwe dans la province du Sud-Kivu, imposer nos autorités partout dans le Sud-Kivu, à prendre le contrôle du Lac Tanganyika et du Lac Kivu, à contrôler tous les minerais dans la province du Sud-Kivu»[1].

 

Onzième déclaration:

«Sur le plan historique, argumentent-ils, le Roi du Rwanda, Sa Majesté Rwabugiri, avait conquis les zones de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi, Kalehe et Idjwi, dans les sous-régions du Sud et du Nord-Kivu. Cette conquête a permis aux ressortissants du Royaume du Rwanda de s’installer  dans les zones conquises. L’explosion démographique qui s’en est suivie fait qu’aujourd’hui nous sommes plus de 2 000 000 d’habitants dans les différentes zones»[1]. 

 

Douzième déclaration:

.. ainsi que l’attestent plusieurs dispositions du Plan de colonisation du Kivu dont nous avons analysé plus loin le contenu

Monsieur le Professeur

Nous sommes des universitaires. C'est le langage de la science que nous nous efforçons d'utiliser pour vous reprocher de mettre au service de l'occupation ce que le pays vous a gratuitement donné en vous permettant de devenir un de ses savants. Nous ne sommes pas les seuls à vous le dire. Au professeur Richard Mugaruka (de l'UCC)  est du même patelin que vous et qui vous l'a dit, vous lui avez reproché «d'être du mauvais côté», c'est-à-dire le camp pour lequel a été assassiné Mgr Munzhirwa, le camp de l'intérêt du Congo, du Kivu, de l'intégrité du pays...

 

[1]Pierre PÉAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, p. 333. Selon lui, les auteurs de la lettre falsifient de manière délibérée la réalité historique pour des fins partisanes. «La réalité historique à laquelle ceux-ci font appel est tout autre : si Rwabugiri avait bien tenté à plusieurs reprises d’occuper le Bushi lors de la dernière campagne, en septembre 1895, il tomba malade et mourut dans la barque qui le ramenait sur l’autre rive du Lac Kivu. Son décès entraina la perte du Bushi, de l’Île d’Idjwi et d’autres territoires». Tous les pays étrangers qu’il avait vaincus se sont tous reconstitués

[1] Honoré NGBANDA, Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux, Paris, Éditions Duboiris, 2004,  pp. 434

 

 [1] Honoré NGBANDA, Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux, Paris, Éditions Duboiris, 2004, pp. 399-400

 

 [1] Pierre PÉAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, p.

 

 [1] Renseignement sur le Burundi, Annexe au Bulletin de Renseignement de l’ANC, n° 3, 11 juin 1965, p. 2; cité par Pierre PÉAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, p. 331-332.


[1] Jason K. STEARNS, Dancing in the Glory of Monsters. The collapse of the Congo and the Great War of Africa, Public Affairs, New York, 2012, p. 77

 

[2] Jason K. STEARNS, Dancing in the Glory of Monsters. The collapse of the Congo and the Great War of Africa, Public Affairs, New York, 2012, p. 77

 

[1] Jason K. STEARNS, Dancing in the Glory of Monsters. The collapse of the Congo and the Great War of Africa, Public Affairs, New York, 2012, p. 77

 

 [1]  Discours de Pasteur Bizimungu, président de la République rwandaise, prononcé à Cyangugu, le jeudi 10 octobre 1996, p. 2, cité par Olivier LANOTTE, Guerres sans frontières en République démocratique du Congo. De Joseph-Désiré Mobutu à Joseph Kabila, Bruxelles, coéditions  Grip et Complexe, 2003, p. 42.

 

[2] Voir le texte du Plan de colonisation du Kivu, Charles ONANA, Ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise, Paris, Duboiris, 2009, p. 92-95.

 

[3]  Discours de Pasteur Bizimungu, président de la République rwandaise, prononcé à Cyangugu, le jeudi 10 octobre 1996, p. 2, cité par Olivier LANOTTE, Guerres sans frontières en République démocratique du Congo. De Joseph-Désiré Mobbutu à Joseph Kabila, Bruxelles, coéditions  Grip et Complexe, 2003, p. 42.

 

 [1] CONSEIL DE SÉCURITÉ,  Addendum au rapport intérimaire du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo (S/2012/348 concernant les violations par le Gouvernement rwandais de l’embargo sur les armes et du régime de sanctions, 2012, par. 28, en ligne : http://www.un.org/ga/Search/View_fov.asp?symbo=S/2012/348/add.1,

 

 [1] Roméo DALLAIRE, J’ai serré la main du diable, Québec, Éditions Libre expression, 2003, cité par Pierre PÉAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, p. 335.

 

[1] Cité par Pierre PÉAN, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2010, p. 386-387.

 

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«Aimez notre noble, notre chère patrie 

De toutes les forces de votre âme;

Aimez-la d'un amour ardent, exclusif, chauvin

Et si jamais quelque sage à la tête bien équilibrée

Vient vous reprocher ce qu'il peut y avoir d'excessif dans ces sentiments,

Répondez-lui qu'on ne discute pas les mérites d'une mère

Surtout lorsqu'elle a perdu

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«Aimez notre noble, notre chère patrie 

De toutes les forces de votre âme;

Aimez-la d'un amour ardent, exclusif, chauvin

Et si jamais quelque sage à la tête bien équilibrée

Vient vous reprocher ce qu'il peut y avoir d'excessif dans ces sentiments,

Répondez-lui qu'on ne discute pas les mérites d'une mère

Surtout lorsqu'elle a perdu ses enfants».

Paul BERT

 



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